Archives pour la catégorie Roman

Mon mari – Maud Ventura

Salut ! Je vous parle aujourd’hui de ma dernière lecture de 2021, qui a été une excellente lecture, il s’agit de Mon mari de Maud Ventura !

Relation toxique • Mariage • Adulte

Résumé : Cela fait quinze ans qu’ils vivent ensemble, et elle est toujours aussi amoureuse de celui qu’elle aime à appeler tendrement « mon mari ». Ils ont tout ce qu’il faut pour être heureux, semble-t-il, une maison bourgeoise, deux enfants, des situations stables. Mais son mari, elle l’aime tellement, trop, comme au premier jour, d’une passion dévorante. Alors pour se raccrocher à quelque-chose et ne pas perdre pied dans cet amour dévorant, elle décortique et analyse, cherche une faille. Du lundi au dimanche, on suit le quotidien angoissant de cette femme (folle) amoureuse.

J’avais entendu parler de ce roman sur les réseaux sociaux, car il a fait pas mal de bruit quand il est sorti, mais c’est l’avis de Clémentine Beauvais sur son Instagram qui m’a vraiment convaincue de lire ce roman. Tout me semblait très prometteur et je n’ai pas été déçue. Enfin si. J’ai été déçue. Mais on va en reparler.

Pour un premier roman, Maud Ventura maîtrise parfaitement son style, qui est épuré, froid, direct, mais qui transmet exactement ce qu’il faut quand il faut, en faisant monter tout en douceur la tension.

Un avis assez récurrent que j’ai vu apparaître sur ce livre c’est qu’il est « drôle ». Je n’ai pas compris du tout cette critique. Oui, d’accord, il y a un certain cynisme et ironie en fond sonore continuel, mais je n’irai pas jusqu’à dire que ça rend le roman amusant, au contraire je l’ai trouvé glaçant.

J’aime beaucoup les histoires de relations toxiques (phrase à ne pas sortir de son contexte), parce-que ça permet d’explorer tout une gamme d’émotions et le psyché des personnages et quand c’est bien fait, c’est souvent fascinant. C’est le cas dans ce roman.

Le personnage principal est extrêmement bien réussi : d’un côté, on a envie de la secouer pour la réveiller, ou mieux, la trainer de force chez un psychologue car elle en a clairement bien besoin, mais de l’autre, non seulement au fond on se doute que sa maladie est incurable, et puis on s’y attache, on finit par être de son côté. J’avais envie de crier au mari « mais tu ne vois pas que ta femme est malheureuse ?? ». On a l’impression qu’il suffirait de si peu d’efforts de sa part pour la rendre heureuse, il suffit de voir l’effet d’un simple « je t’aime » sur elle. Mais en même temps on voit bien que rien n’est normal, et on a un peu pitié du mari aussi, qui ne se rend compte de rien.

Je n’ai pas pu lâcher le roman avant la fin, mais un léger stress me tenaillait … Dans la critique qui m’a donné envie de lire ce roman, Clémentine Beauvais dis qu’elle a détesté la fin, et j’angoissais en me demandant ce qui allait bien pouvoir venir tout ruiner. Et ça n’a pas raté. Cet épilogue. Cette fin. Mais c’était nuuuuuuuuuuuuul ! Ok, je suis trop vache. Mais je ne comprends pas. C’était une fin ouverte parfaite. Ça aurait pu (du) s’arrêter là. Mais non, on se retrouve avec un retournement de situation de malade qui nous fait repenser tout le roman et ça m’énerve, parce-que du coup toutes les conclusions que j’avais tirées s’avèrent polluées par cette révélation finale. En plus ce n’était ni nécessaire, ni réaliste. Je trouvais justement que la situation de cette femme semblait certes « trop grosse pour être vraie », mais en même temps, on finissait par y croire, avec un stress « est-ce qu’il existe vraiment des gens comme ça dans la vraie vie ? ». Mais là, on perd tout le réalisme possible, on n’y croit pas. Bref, je suis TRÈS déçue de la fin !! Comment deux minuscules petites pages peuvent gâcher un roman comme ça ?? En même temps, il faut avouer que Maud Ventura a fait très fort, je ne m’y attendais pas du tout. Mais j’ai vu plein de gens aimer cette fin. Je ne comprends pas ! Heureusement, Clémentine Beauvais est de mon côté, alors tout va bien.

Malgré tout, ce roman mérite grandement d’être lu, et il mérite tout le succès qu’il a obtenu. J’ai hâte de voir ce que Maud Ventura nous réserve pour le reste de sa carrière littéraire !

N’épousez-pas un.e psychopathe,

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Pour aller plus loin …

Les plieurs de temps – Manon Fargetton

Bonjour à tous et à toutes ! Aujourd’hui je vous parle d’une série de quatre romans jeunesse super sympas : la série des Plieurs de temps de Manon Fargetton, publiée chez Rageot.

Littérature jeunesse • Amitié • Fantastique

Résumé : Robin, Anthony, Camille et Charly sont des plieurs de temps, chacun d’entre eux a un pouvoir bien particulier qui leur a été transmit par des horloges magiques. Robin peut arrêter le temps, Anthony peut revenir cinq minutes en arrière, Camille peut voir le futur et Charly … Bon je ne dis rien sur Charly parce-que son pouvoir est un peu spécial !

Robin à la dernière seconde

Un premier tome très sympathique, où on découvre le personnage de Robin, un jeune garçon un peu timide qui a découvert dans le grenier de ses grands-parents une horloge magique qui lui permet d’arrêter le temps. Si au début, Robin va principalement se servir de son pouvoir pour des actions mineures, comme gagner du temps de sommeil, répondre correctement à une question en classe, avoir plus de dessert ou encore humilier le harceleur de la classe, il va très vite se rendre compte que son pouvoir peut avoir une utilité bien plus grande, et lui donner accès à un secret de famille, ainsi que lui permettre de grandir et de devenir plus mature.

Anthony à cinq minutes près

C’est mon tome préféré de cette série ! Cette fois-ci, on va suivre le point de vue d’Anthony, le harceleur de Camille, un garçon décrit dans le premier tome sous les yeux de Robin comme une brute épaisse, méchant sans raison apparente. Dans ce tome, on découvre un garçon sensible, qui recherche désespéramment l’attention de son père, qui adore son petit frère et qui a un gros souci dans la gestion de sa colère. Il y a dans sa maison une horloge magique, qui peut lui permettre de revenir de cinq minutes en arrière. Anthony est un personnage très attachant, qui prend beaucoup de profondeur, et va apprendre à se faire des amis, à savoir s’excuser et à grandir lui aussi.

Camille à l’heure de la vérité

Camille est une petite fille sensible, une élève studieuse, encore dévastée par la mort de sa mère. Quand Anthony et Robin lui font part à elle et Charly de leurs pouvoirs, elle pense trouver dans le pouvoir d’Anthony une solution parfaite qui lui permettrait de faire revenir sa mère. Mais en essayant les deux horloges magiques, elle se découvre un troisième pouvoir étonnant : celui de voir dans le futur. Le problème est que ce pouvoir et celui des autres enfants commencent à attirer l’attention de personnes malveillantes. J’ai trouvé ce tome sympa, même s’il était pour moi un peu moins bon que les deux précédents. La relation entre Camille et Anthony s’étoffe et devient très intéressante. Encore une fois, on a une vraie introspection d’un personnage qui va apprendre à grandir, tout en ayant en arrière fond une intrigue qui devient de plus en plus addictive, et avec une fin terrible, qui ne donne qu’une envie : se ruer sur la suite.

Charly pour toujours

Le dernier tome de cette saga est celui que j’ai le moins aimé. Autant j’ai trouvé l’intrigue super bien ficelée, on a une conclusion satisfaisante et beaucoup plus d’action que dans les tomes précédents ! Mais d’un autre côté, je n’ai pas du tout accroché au personnage de Charly qui m’a un peu agacée, et je n’ai pas trop aimé son pouvoir, qui sortait un peu de nulle part.

En résumé : Une super série pour la jeunesse (9-12 ans) avec de l’action, de l’aventure, des personnages profonds et bien écrits qui ont chacun leurs problèmes, leur personnalité et leurs défauts. C’était la première fois que je lisais quelque chose de Manon Fargetton et je n’ai pas été déçue, je serai très curieuse de découvrir d’autres de ses livres !

A bientôt dans le futur !

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Pour aller plus loin …

Les faucons de Raverra Tome 1 : La sorcière captive – Melissa Caruso

Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui je vous parle d’une GROSSE déception littéraire, le premier tome de la saga Les faucons de Raverra de Melissa Caruso. C’est publié en France chez Bragelonne avec une traduction de l’anglais de Vincent Basset.

Fantasy • Politique • Complots

Résumé : « La magie est peu fréquente dans l’Empire raverrain, et ceux qui naissent avec ce pouvoir sont étroitement contrôlés : repérés dès l’enfance, ils se retrouvent enrôlés de force dans le régiment des Faucons.
Zaira a évité ce sort ; elle a grandi dans les rues en volant pour survivre et en dissimulant sa nature. Mais elle cache une magie rare et dangereuse, une magie qui pourrait menacer l’Empire tout entier. Amalia Cornaro n’était pas destinée à devenir Fauconnière. Héritière d’une puissante famille, érudite, elle vit dans le monde dangereux des machinations politiques. Mais le sort va réunir l’héritière et la sorcière en une alliance improbable. Alors que la menace de la guerre se profile, il pourrait suffire d’une étincelle pour transformer leur cité en un brasier incandescent… » (Résumé de l’éditeur)

Ce roman a été comme annoncé dans l’introduction une déception assez énorme. Il faut dire que j’en attendais quand même beaucoup après en avoir entendu des commentaires particulièrement élogieux, notamment de la Booktubeuse Alex bouquine en Prada que j’aime beaucoup et dont les goût littéraires sont généralement assez similaires aux miens.

Le plus gros défaut de ce roman selon moi ce sont les personnages qui sont tous insupportables. Amalia est chiante au possible, et surtout il lui est donné des responsabilités et une importance politique qu’elle n’est pas censée avoir. Tout le monde veut discuter avec elle des ficelles politiques sans aucune raison. Mais la pire c’était Zaira. Franchement j’aurai pu l’étrangler de mes propres mains tant elle m’a ÉNERVÉ. Sérieusement, cette fille est insupportable, elle passe son temps à se plaindre, elle critique tout mais ne fait rien, elle est clairement responsable d’un certain nombre de situations catastrophiques, il n’y avait pas un passage où elle apparaissait où je n’ai envie de la gifler. J’attendais avec impatience le moment où un des personnages allait la remettre à sa place, malheureusement ça n’est jamais arrivé, au contraire c’est toujours Amalia qui se remet en question et qui est montrée comme celle ayant eu tort. Quand à Marcello, laissez-moi vous présenter le love interest le plus carton que vous ayez jamais vu. L’héroïne tombe amoureuse de lui pratiquement instantanément sans aucune raison, mais la romance met des plombes à s’installer, alors même qu’il est très clair qu’ils sont amoureux l’un de l’autre. Et surtout, je n’ai rien contre le gars hein, mais il n’a rien pour lui quoi. Il est sympa, courageux, loyal, honnête … Mais qu’est-ce-qu’il est chiant ! Il est complètement vide, un prince charmant formé de toutes pièces pour être censé ressembler à un d’idéal masculin avec pour seules faiblesses sa différence de rang avec Amalia, ce qui ne pose même pas tant un problème que ça au final…

Habituellement, j’aime beaucoup les intrigues politiques et découvrir les ficelles derrière un univers fantastique. Mais il y a intrigue politique et intrigue politique. Je ne mens pas en disant qu’il ne se passe rien pendant plus de la moitié du roman (pourtant le début est ultra rapide, trop même) à part beaucoup beaucoup beaucoup (beaucoup) de blabla.

La fin est le seul moment que j’ai bien apprécié, avec une action qui bouge enfin un peu, de nouveaux éléments d’intrigues et Amalia qui mérite enfin sa place de personnage principal. Mais sur un roman de 576 pages, c’est tout de même dommage que seules les cinquante dernières aient un vague intérêt.

Pour tout de même parler de quelque chose que j’ai apprécié, j’ai bien aimé l’inspiration claire de l’Italie de la Renaissance dans la construction de l’univers.

Bref, une grosse déception, et je ne suis vraiment pas sure de lire un jour la suite.

Prenez soin de vous,

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Pour aller plus loin :

De l’autre côté du mythe – Penthesíleia – Flora Boukri

Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui, je vous parle du deuxième roman d’une série jeunesse sympa qui se passe dans la mythologie grecque, De l’autre côté du mythe de Flora Boukri. Si le premier tome s’intéressait à Ariane, ce deuxième livre (indépendant du premier) se concentre sur l’amazone Penthésilée.

Mythologie grecque • Réécriture • Guerre

Ce roman pour la jeunesse est une réécriture du mythe de Penthésilée, de son nom grec Penthesíleia, une amazone qui a combattu auprès des troyens durant la guerre de Troie. Elle était une guerrière redoutable, mais elle fut tuée par Achille. La légende raconte qu’en la voyant mourir, Achille tomba amoureux d’elle.

Tout comme le premier tome de la série, ce roman était une réécriture très intéressante, à la fois très fidèle mais apportant en même temps des éléments pertinents au développement du mythe. Contrairement au mythe d’Ariane, que je connaissais très bien, je n’étais pas une grande connaisseuse du mythe de Penthésilée, et j’ai apprécié en découvrir plus sur ce personnage.

Ayant lu ce roman peu de temps après Le chant d’Achille, j’avoue avoir été assez déçue que la relation entre Achille et Patrocle soit présentée comme une simple amitié. Je ne dis pas que c’est un choix stupide, mais j’aurai aimé retrouver un peu mon couple préféré dans cette histoire. Tant pis !

De manière générale, j’ai un avis assez similaire au premier tome sur ce roman : une réécriture vraiment sympa, qui peut permettre de faire découvrir la mythologie grecque aux plus jeunes sans édulcorer certains moments plus sombres et difficiles.

Sinon, je tiens à dire que j’adore vraiment les couvertures de ces romans !

Ne contrariez pas le destin,

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Pour aller plus loin :

American Royals – Katharine McGee

Bonjour à tous et à toutes ! Aujourd’hui, je vous parle d’une duologie et uchronie jeune adulte, American Royals de Katharine McGee, publié en France chez Lumen et traduit par Laurine Chaplain.

Uchronie • Royauté • Romance

Résumé : Imaginez. George Washington n’est jamais devenu président des États-Unis, mais le premier roi de ce pays. Aujourd’hui, la famille royale des Washington règne toujours sur les USA. On va suivre quatre points de vue de quatre femmes différentes : celui de Béatrice, la future reine, Samantha, la princesse rebelle, Nina, la meilleure amie de Samantha et Daphné, une jeune aristocrate qui n’a qu’un objectif dans la vie : devenir princesse en épousant le prince, le jumeau de Samantha, Jefferson.

Tome 1 : American Royals

J’ai adoré ce premier tome. American Royals, c’est le type de romans qui ne cassent pas trois pattes à un canard, avec des personnages sympas mais sans plus, des romances qui fonctionnent mais qui ne donnent pas de papillons dans le ventre, une écriture pas forcément extraordinaire … Et pourtant, il y avait un je-ne-sais-quoi dans ce roman qui m’a donné la pêche, qui m’a empêchée de lâcher ce roman ne serait-ce qu’une minute. Je l’ai dévoré en une après-midi.

J’ai trouvé les personnages assez complexes et avec des personnalités distinctes et intéressantes. Samantha et Daphné étaient toutes les deux assez insupportables pour des raisons différentes. Daphné, elle a été écrite pour qu’on la déteste. C’est une peste manipulatrice qui ne se préoccupe des autres que quand ils peuvent lui apporter quelque-chose. Facile de ne pas l’aimer, donc. Par contre Samantha … Insupportable. Imaginez une gamine pourrie-gâtée qui passe son temps à jouer à la rebelle en mode « j’ai trop de privilèges système de merde moi je suis pas une princesse comme les autres… ». Si elle avait un vrai message et utilisait ses privilèges à bon escient justement, pour essayer de changer les choses qui ne lui conviennent pas, en s’impliquant en politique par exemple, d’accord. Mais non, tout ce que je la vois faire c’est geindre et faire sa rebelle de pacotille, j’avais envie de la BAFFER. La relation entre Béatrice et elle n’est pas terrible non plus, j’ai passé ma lecture à me dire que donner des cours de communication aux membres de la famille royale ne serait pas du luxe.

Tome 2 : Sa Majesté

Un tome que j’ai bien aimé malgré de nombreux choix scénaristiques qui m’ont vraiment étonnée. J’ai moins aimé que le premier tome, mais c’était quand même une lecture sympathique. Samantha m’a particulièrement exaspérée dans ce tome. C’est bien simple, j’avais envie de la claquer à chacune de ses prises de parole.

L’autrice essaye d’ajouter des problématiques plus profondes que dans le premier tome, comme le racisme, le féminisme etc. Mais c’est assez maladroit, et n’apporte rien au récit de vraiment percutant ou pertinent. J’ai vraiment eu l’impression que c’était ajouté juste pour contrer l’éventuel côté un peu problématique que pourrait avoir le roman (c’est vrai que présenter une monarchie et la présenter en plus comme une bonne idée et quelque chose de majoritairement positif, c’est discutable …), mais tout ça reste très creux.

Le roman se lisait bien et m’a procuré un moment de lecture agréable, mais ça n’est pas allé plus loin, et je n’en garderait pas non plus un souvenir mémorable.

[SPOILERS]

La chose la plus étonnante pour moi dans ce second tome, c’est le fait qu’on ne retrouve AUCUN des couples du premier tome ! Chaque personnage finit avec quelqu’un de différent que dans le premier. C’est vraiment étrange, et surtout ça donne l’impression que le premier tome n’a pas servi à grand chose. Après, les nouveaux couples ne sont pas mauvais, et il y a de bonnes alchimies entre les personnages. Mais tout de même.

Surtout, la fin de Daphné m’a énormément surprise. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle finisse avec le prince ! Mais c’est finalement une fin que je trouve à la fois logique et étonnamment satisfaisante. On comprend en sous-texte combien Daphné va être malheureuse, qu’elle va devoir faire semblant tout le reste de sa vie. Mais en même temps, c’est ce qu’elle a cherché toute sa vie, c’est la conclusion logique à toutes les crasses qu’elle a commises. Elle a blessé, menti, volé, prétendu être quelqu’un d’autre pour obtenir l’amour de Jefferson. Et quand il la demande enfin en mariage, elle se rend compte de combien tout cela était vain. Elle comprend enfin l’absurdité d’être aussi ignoble pour une couronne. Mais elle a obtenu ce pour quoi elle s’est battue des années, elle va devoir l’assumer et en payer le prix. Je trouve que c’est un choix assez étonnant de l’autrice, mais finalement intelligent.

[FIN DES SPOILERS]

Avis général :

American Royals, c’est une duologie ado sympa très dynamique. Ça se lit sans peine, et malgré de nombreux défauts apparents, ça reste une lecture très agréable et sans prise de temps. Si vous aimez les histoires de royauté et les uchronies, vous aimerez surement cette série !

Vive la Reine Béatrice,

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Pour aller plus loin :

Le chant d’Achille – Madeline Miller

ALERTE COUP DE CŒUR. Plus que ça même. Aujourd’hui, après plus d’un mois d’absentéisme sur ce blog, je vous parle du Chant d’Achille de Madeline Miller, c’est traduit de l’anglais par Christine Auche.

Mythologie grecque • Tragédie • Romance

Résumé : « Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu’Achille est solaire, puissant, promis par sa déesse de mère à la gloire des immortels. En grandissant côte à côte, l’amitié surgit entre ces deux êtres si dissemblables. Indéfectible. Quand, à l’appel du roi Agamemnon, les deux jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l’un et la colère de l’autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre… Au risque de faire mentir l’Olympe et ses oracles. » (Résumé de l’éditeur)

Ce roman. Ce. ROMAN.

Parlons d’abord des deux personnages principaux, Achille et Patrocle, et de leur relation. On a Patrocle, qui est discret, mais surtout qui est profondément bon, c’est un narrateur très attachant, j’ai aimé le fait qu’on ressente tout son amour pour Achille via ses mots. Et puis on a Achille, le demi-dieu, il est solaire, il est tellement au-dessus des autres qu’il ne leur porte aucun intérêt. Je ne pense même pas que ce soit de l’arrogance, c’est tout simplement qu’il ne vit pas au même niveau que les autres, c’est un DEMI-DIEU. On sent que sa plus grande peur est d’être oublié. Il préfère partir dans une guerre dont il sait qu’il ne reviendra pas que mourir heureux mais oublié de tous. La seule personne qui le maintient parmi les mortels, la seule personne à qui il s’intéresse, c’est Patrocle. Ainsi, nous avons d’un côté Patrocle qui est très empathique et qui se soucie du sort de ses semblables, mais qui est capable d’être égoïste quand il s’agit d’Achille, et Achille qui ne se soucie pas des autres mortels, mais qui donne à Patrocle tout son amour, toute sa part de mortel j’ai presque envie de dire. Une autre chose que j’ai aimée dans leur relation, c’est qu’on aurait pu facilement avoir une part de doute du côté de Patrocle : « Achille m’aime-t-il vraiment ? Il est tellement extraordinaire comparé à moi … ». Vous voyez le genre. Mais à partir du moment où il est très clair pour les deux qu’ils s’aiment, il n’y a pas un instant de doute, pas un instant de regret. Ils s’aiment jusqu’à la mort. Et c’est une évidence. Achille et Patrocle sont nés pour s’aimer.

Bien sûr je ne peux pas ne pas parler de la fin. Le pire n’est même pas la tragédie qui se déroule devant nos yeux, car c’était prévisible. Je connais l’Iliade. Je connais le mythe d’Achille et Patrocle. Je savais. Et pourtant, on ne peut pas s’empêcher de vouloir y croire. Vers le milieu du roman, on commence à voir toutes les pièces de la tragédie se mettre en place. On sent, on sait que tout ça ne peut que mal finir. Et on assiste impuissant au déroulement de cette histoire qui ne peut finir que par la mort des deux amants.

La colère d’Achille. Cette partie m’a donné des frissons. C’était tellement violent, tellement puissant.

Madeline Miller a un talent de narration incroyable. L’histoire est fluide, chaque scène a sa place, chaque scène à sa place. Je veux aussi applaudir la traduction de Christine Aque j’ai trouvé vraiment très bonne.

En résumé, un énorme coup de cœur que je recommande à tout le monde. J’ai déjà converti une bonne partie de mes ami.es, et j’espère vous avoir convaincu avec cet article ! Je vous laisse avec cette citation :

Je le reconnaîtrais rien qu’au toucher, ou à son odeur, je le reconnaîtrais si j’étais aveugle, aux seuls bruits de sa respiration et de ses pas martelant le sol. Je le reconnaîtrais dans la mort, à la fin du monde.

Je le reconnaîtrais rien qu’au toucher, ou à son odeur, je le reconnaîtrais si j’étais aveugle, aux seuls bruits de sa respiration et de ses pas martelant le sol. Je le reconnaîtrais dans la mort, à la fin du monde.

Trouvez moi un héros qui ai été heureux,

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Pour aller plus loin :

Les enfants des Feuillantines – Célia Garino

Aujourd’hui je vous parle d’une super lecture, Les enfants des Feuillantines de Célia Garino, publié aux éditions Sarbacane dans leur collection X’prime.

Famille • Roman-feuilleton • Tranche de vie

Résumé : Tout commence par trois sœurs : l’une s’est suicidée, une autre s’est enfuie du jour au lendemain sans laisser de traces, et la dernière est internée en hôpital psychiatrique, laissant derrière elles huit enfants. Toute cette « petite » famille vit aux Feuillantines sous la garde de Désirée, 24 ans, qui se retrouve à devoir s’occuper de sa sœur et de ses six cousins et cousines, de l’arrière-grand-mère de la famille, d’un perroquet, d’un cochon, d’un lapin et une portée de chatons.

Ce roman a vraiment été une super lecture. Si je devais le comparer à d’autres, je dirais que c’est un savant mélange entre Sauveur et Fils de Marie-Aude Murail et Quatre sœurs de Malika Ferdjoukh, et ce sont des compliments. Comme dans ces deux autres œuvres, on suit une myriade de personnages tous plus différents les uns que les autres, leur vie quotidienne, mais complètement déjantée, et malgré un fond assez dramatique, on ressort avec une joie de vivre et un sourire immense aux lèvres.

Malgré un très grand nombre de personnages, Célia Gérino parvient parfaitement à les présenter de manière claire et précise, ce qui fait que je n’ai jamais été perdue entre qui est qui, et quelle est la personnalité de chacun.e, et les liens entre les différents personnages.

L’écriture est fluide et très addictive, c’est le genre de romans qui se dévore en une après-midi (ce que j’ai fait !).

J’ai beaucoup aimé le personnage de Bérénilde, qui en plus d’avoir un nom magnifique est vraiment un personnage très intéressant, et surtout très nuancé. Au début, on a l’impression que ce n’est qu’une brute, on se rend compte qu’elle harcèle et maltraite continuellement le même garçon, qui est devenu son souffre-douleur. Mais plus les pages avancent et plus on sent toute la complexité du personnage, qui est elle-même victime de harcèlement, qui a beaucoup de colère en elle qu’elle n’arrive pas à exprimer autrement qu’en faisant subir à un autre ce qu’elle subit elle-même. Ça n’excuse pas son comportement mais ça l’explique. Ce personnage est d’ailleurs un bon exemple de la subtilité des personnages de ce roman : ils ne sont pas parfaits, ils sont pétris de défauts et de contradictions, mais au fond, on a seulement envie de les aider et on apprend à les apprécier malgré leurs points négatifs.

En résumé, une lecture doudou que je vous recommande chaudement si vous aimez les épopées familiales !

Prenez bien soin de vous et de votre famille,

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Pour aller plus loin …

La Passe-Miroir Livre 3 : La mémoire de Babel – Christelle Dabos

Bonjour à tous et à toutes ! Voilà bien un bon mois que je n’ai pas sorti d’article sur mon blog (honte à moi !). La raison : un départ en Allemagne, d’où je vous écrit actuellement ! Mais assez discuté, et passons directement à mon avis sur le troisième tome de La Passe-Miroir, notre série de fantasy nationale ! Mais juste avant, si vous ne les avez pas lus, je vous conseille de jeter un œil à mes avis sur le premier et le deuxième tome, et, si il est utile de le préciser, je vais spoiler ce tome et les précédents.

Fantasy • Complots • Magie

Résumé : Voilà presque trois ans qu’Ophélie est retournée à Anima et a été séparée de Thorn, mais elle n’a pas abandonné son but premier : retrouver celui qui est maintenant son mari et enfin trouver des réponses à ses questions sur Dieu. Arrivée à Babel, une cité cosmopolite, sous une fausse identité, Ophélie devra faire preuve d’inventivité et d’ingéniosité pour espérer retrouver Thorn dans l’immense bibliothèque de Babel …

Encore une fois, Christelle Dabos et son écriture fluide nous embarquent dans un roman impossible à lâcher ! On trouve néanmoins un changement de ton assez radical avec le premier et le deuxième tome. Je pense que ce tome marque une vraie rupture avec les précédents. L’histoire s’épaissit aussi, on a de plus en plus d’éléments de réponse, mais aussi plus de questions !

Babel est vraiment un lieu extraordinaire, de manière générale, ce tome nous permet de découvrir plus en détail cette Arche et d’avoir d’autres détails sur l’univers. On rencontre de nouveaux personnages très intéressants, comme Octavio, que j’ai beaucoup aimé.

Ophélie m’a pas mal énervée dans ce tome. Elle ne s’émerveille de rien ! Elle se trouve dans la ville la plus extraordinaire qu’elle ai certainement l’occasion de voir, et elle reste de marbre devant ses merveilles. Sérieusement. Pourquoi est-ce que la relation entre Ophélie et Thorn fonctionne si bien ? Parce-qu’il n’y a que Thorn qui peut supporter Ophélie, et inversement ! Ils sont chiants, mais ensemble (je plaisante je plaisante).

En parlant de la relation entre Ophélie et Thorn : quel plaisir de la voir débuter ENFIN vraiment ! Je sais que tout le monde dans le fandom en parle, mais la fameuse scène des cicatrices (56) a été tant appréciée pour une RAISON. ce qui rend cette relation si forte c’est surtout cet aspect « nous deux contre le monde ». Thorn est aussi vraiment un personnage très intéressant, et c’est tellement fort de le voir s’ouvrir à ce point à quelqu’un après tout ce qu’on a découvert sur lui.

J’ai beaucoup aimé les chapitres du point de vue de Victoire, la fille de Bérénilde et Farouk. Son pouvoir est aussi très intéressant.

Malgré tout ces points positifs, je pense que c’est le tome que j’ai le moins aimé des trois. Peut-être le rythme, tantôt très lent, tantôt effréné, ce qui ne m’a pas empêchée de le lire en deux jours, comme les précédents.

J’avoue avoir un peu de mal à écrire cet article car je le fais alors que j’ai déjà lu le quatrième tome il y a quelques semaines, et tout se mélange un peu dans ma tête ! Je propose de m’arrêter là … On se retrouve très bientôt pour la chronique du tome 4 !

Que l’écharpe soit avec vous (comme le dit l’autrice),

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Pour aller plus loin …

These witches don’t burn – Isabel Sterling

Si je vous dis « des sorcières lesbiennes à Salem » vous me dites quoi ? Moi je vous dis These witches don’t burn de Isabel Sterling. C’est un roman que j’ai lu en VO anglais, et qui n’a pas été publié en français.

Sorcières • Salem • Relations amoureuses

Résumé : Hannah est une sorcière, une Elemental qui vit à Salem avec ses parents. En dehors du fait qu’elle prend des cours de magie et qu’elle doit absolument cacher ses pouvoirs aux Regs (les gens sans pouvoirs), elle mène une vie plutôt banale, entre son petit boulot, sa meilleure amie Gemma, Veronica, son ex toxique et envahissante et la nouvelle fille en ville qui lui plait pas mal … Mais des choses étranges se passent à Salem et Hannah va peut-être devoir faire face à des forces qui la dépassent.

Petite histoire de comment j’en suis venu à lire ce livre. J’en avais entendu parler dans une vidéo Youtube, et depuis, pour une raison que j’ignore, j’avais très envie de le lire ! Finalement, une amie (La tête dans les étoiles) me l’a offert pour Noël, et j’ai enfin pu le lire.

Mon avis vis-à-vis de ce roman est assez mitigé. La première moitié m’a franchement ennuyée. Je voulais lire ce livre pour voir de la magie, de l’action ! Et je me suis retrouvé à suivre les problèmes de cœur d’une adolescente lambda qui passe son temps à se plaindre de son ex. Elle passe aussi son temps à répéter combien il est important qu’aucun Reg (= Moldu) ne la voie faire de la magie, et du coup … Bah du coup elle ne fait pas de magie et on s’ennuie ferme.

J’étais donc très déçue, mais heureusement la deuxième partie se rattrape. On a enfin un peu d’action ! Les relations entre les personnages s’étoffent un peu, et j’ai enfin commencé à me sentir dans l’histoire.

Malgré tout, je n’ai jamais vraiment réussi à m’accrocher à l’histoire. Je n’attendais pas les révélations finales, mais je n’ai pas non plus été surprise.

Et surtout … J’ai découvert à la fin qu’il y avait un tome 2 ! Je DÉTESTE quand je découvre ça sans le savoir. Je ne sais pas si je lirai le tome 2, si il me tombe dans les mains peut-être, mais je ne suis pas extrêmement curieuse de découvrir la suite.

En résumé une assez grosse déception, pas une lecture horrible non plus mais clairement pas à la hauteur de mes attentes.

Ne vous laissez pas ensorceler,

Paper

Pour aller plus loin …

L’ascension de Camelot Livre 1 : La duperie de Guenièvre – Kiersten White

Bonjour ! Je vous parle aujourd’hui du premier tome d’une saga de fantasy publiée en France chez DeSaxus, avec une traduction de Véronique Baloup, qui est une réécriture du mythe arthurien.

Mythe arthurien • Fantasy • Magie

Résumé : « La princesse Guenièvre arrive à Camelot pour épouser le charismatique Roi Arthur, mais elle n’est pas celle qu’elle prétend être. Son vrai nom et sa véritable identité sont un secret. La magie a été interdite dans le royaume et le sorcier Merlin qui en a été banni a trouvé un moyen de protéger le roi : faire de Guenièvre sa femme… et sa protectrice contre ceux qui veulent voir la ville du jeune souverain tomber. Pour sauver la vie d’Arthur, sa nouvelle épouse va devoir naviguer dans une cour où les anciennes valeurs qui s’opposent au changement côtoient de nouvelles voix qui se battent pour un monde meilleur. Mais au cœur de la forêt et dans les sombres profondeurs des lacs, la plus terrible des menaces attend pour récupérer ce qui lui est dû… Les chevaliers d’Arthur croient qu’ils sont assez forts pour faire face à n’importe quel danger, mais Guenièvre sait qu’il faudra bien plus que des épées pour garder Camelot libre. » (résumé de l’éditeur)

Avant de parler du roman en soi, je voudrais parler de l’édition, afin de ne pas être obligée de le redire plus tard. Si l’objet-livre est magnifique, ce roman comprend de GROS problèmes de traduction : on parle de concordances des temps qui ne fonctionnent pas, de phrases maladroites et surtout, certaines phrases qui ne veulent littéralement RIEN DIRE. Je cite : « Je ne sais pas comment il difficile de trouver un autre verbe dans cette expression mon nom. ». Je ne suis pas en train d’inventer, je vous cite littéralement une phrase du roman. Mais ça reste quand même extrême, toutes les phrases ne sont pas comme ça (heureusement). Tout ça pour dire que j’ai vraiment eu du mal avec la traduction qui m’a fait sortir de ma lecture plusieurs fois.

De manière générale, ce livre a été une bonne lecture, il y a pas mal de choses intéressantes, bien qu’il ait de nombreux défauts.

Pour moi, le personnage le plus dérangeant a vraiment été Guenièvre (ce qui est embêtant, vu qu’elle est le personnage principal ……). Elle est censée être là pour protéger Arthur, être puissante, mais finalement elle passe son temps à se déprécier et à l’écouter elle a l’air absolument insignifiante. Si je peux me permettre une petite analyse à deux balles, elle souffre clairement d’un syndrome de l’imposteur et semble toujours avoir besoin de faire ses preuves. Elle répète tout le temps qu’elle est là pour protéger Arthur … ON A COMPRIS. En plus, elle tombe amoureuse toutes les cinq minutes c’est usant. Disons qu’il ne s’agit pas du personnage puissant que j’espérai.

Heureusement, le roman se rattrape avec les autres personnages. J’ai surtout beaucoup aimé les deux principaux personnages masculins. J’ai beaucoup aimé le personnage d’Arthur qui est vraiment appréciable. C’est quelqu’un de très gentil, mais aussi intelligent et réfléchi, on comprend aisément pourquoi son peuple l’aime autant. Mais mon personnage préféré a vraiment été Mordred. Je l’ai trouvé très bien écrit, et il a une personnalité très sarcastique et il est bien écrit. Ses motivations étaient logiques et intelligentes.

J’ai bien aimé trouver en arrière plan l’histoire de Tristan et Iseult, un mythe que j’aime beaucoup. Mais avec les révélations qui sont faites, je me pose tout de même des questions par rapport à cette réécriture. J’espère que des explications supplémentaires seront données dans les tomes suivants.

Une lecture assez mitigée donc, avec des éléments positifs comme négatifs. Néanmoins, l’intrigue est assez intrigante pour me donner envie de lire la suite quand elle sortira en français, en espérant cette fois que la traduction sera meilleure …

Passez une belle journée,

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