Les liaisons dangereuses – Choderlos de Laclos

Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui je voudrais vous parler d’un coup de cœur un peu surprise, il s’agit du classique de la littérature Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, ou devrais-je dire Pierre-Ambroise-François Choderlos de Laclos (on va l’appeler Laclos hein), paru pour la première fois en 1782.

Libertinage • Classique • Roman épistolaire

Résumé : Comment on résume un pavé pareil ? Bon, je vais faire de mon mieux. On suit les aventures de la Marquise de Merteuil et du Vicompte de Valmont, qui sont anciens amants, amis et libertins notoires. Chacun a un nouvel objectif. La Marquise souhaite que la jeune Cécile Volange ait des relations avant son mariage, car elle doit se marier bientôt avec un ancien amant de Merteuil dont cette dernière veut se venger, et elle souhaite ainsi l’humilier à travers sa nouvelle jeune épouse. Quand à Valmont, il se donne l’objectif de réussir à avoir la prude et fervente Présidente de Tourvel, une femme mariée respectable, et d’obtenir une lettre de sa main prouvant qu’ils ont eu une relation.

J’ai adoré ma lecture, que j’ai faite pour mes cours. Je me suis un peu demandé comment j’allais pouvoir parler de ce roman, tant il est dense. Je trouve ça toujours très compliqué de parler des classiques : on a l’impression que tout a déjà été dit, et je ne veux pas tomber dans le cliché du « Oh Laclos, quelle plume extraÔrdinaire ! ». Bon c’est vrai. Quelle plume extraÔrdinaire ce Laclos. Mais quand même. D’ailleurs, je vous recommande d’aller lire les critiques Babelio de ce roman. Vraiment, entre ceux qui s’épanchent tellement que leur post dégouline et ceux qui n’ont pas aimé le livre … Et pourtant on croirait qu’ils l’ont mieux compris que les autres. Je cite cette critique à deux étoiles d’un certain « Henri-l-oiseleur » :

Les personnages de ce roman semblent plutôt unidimensionnels : ils ne vivent qu’en fonction des autres, des effets qu’ils veulent avoir sur eux (séduction, domination) et à l’opposé de ceux de Rousseau, n’ont pas d’autre intériorité que leur volonté d’agir sur les autres. C’est dire que l’univers que ce roman met en place est celui de la totale aliénation, de la sujétion absolue de chacun à tous (les dominés sont asservis aux dominants, mais les dominants ne sont rien s’ils n’ont personne à dominer). Significativement, le seul personnage à revendiquer sa liberté intérieure, la Présidente de Tourvel, est justement celui qui fera l’objet de toutes les entreprises d’asservissement amoureux de la part De Valmont, lequel sera la victime involontaire de ses propres manoeuvres de séduction, et se trouvera à son tour dominé. Ce roman est donc bien proche, la pornographie en moins, de l’univers de Sade et dévoile la nature essentiellement tyrannique du libertinage.

J’ai envie de rencontrer cette personne et de lui crier « MAIS OUI ! TU AS TOUT COMPRIS ! Les personnages de ce roman sont immondes, ils sont auto-centrés, ils ne pensent qu’à leur plaisir personnel, et OUI ce roman montre tous les aspects peu ragoutants du libertinage. Mais c’est CA qui fait que ce roman est excellent. Ce que tu dis est vrai, mais c’est surtout volontaire !!!! »

Surtout, ce roman me donne de furieuses envies de décortiquer dans tous les sens le personnage de Merteuil. Cette femme est, je crois, l’un des meilleurs personnages qu’il m’ait été donné l’occasion de lire. Elle est manipulatrice, perverse, elle est prête à tout pour garder le peu de liberté qu’elle a réussi à se créer, quitte à détruire tous les autres sur son passage.

Ce qui est génial dans ce roman aussi c’est l’aspect épistolaire justement parce-que chaque personnage a son propre style, sa propre façon de parler. Je suis sure qu’on pourrait réussir à trouver qui parle en quelques phrases. Valmont a un style très sophistiqué, caustique, avec souvent des doubles sens, Merteuil réussit à adapter son style à chacune des personnes à qui elle écrit, tout est très calculé, il n’y a pas un mot de trop, Cécile parle comme une enfant, comme elle pense, Danceny utilise des tournures un peu pompeuses, très romantiques, aux limites du ridicule, la Présidente n’est jamais très expressives dans ses sentiments.

L’un des meilleurs aspects du roman selon moi c’est qu’en tant que lecteur.ice on ne sait pas vraiment où se placer. D’un côté, on suit depuis le début Merteuil et Valmont, on voit tous leurs stratagèmes, alors on a envie que ça marche, mais en même temps, c’est trop horrible pour les pauvres victimes alors on ne veut pas qu’ils y arrivent !

Je le dirais jamais assez : Merteuil est un personnage extraordinaire, j’aime bien la Présidente aussi. Pourtant, elles sont diamétralement opposées. De manière générale les personnages féminins sont extrêmement bien construits dans ce roman. Je ne sais pas si on peut dire que Laclos est féministe avant l’heure, ça me semble un peu fort, mais une chose me semble sure : il a comprit la situation des femmes de son époque et il s’identifie à elles.

Je suis désolée, je pense que cette critique est très brouillon, je dis un peu tout ce que je pense sans véritable logique. Je vais m’arrêter là, quitte à reprendre cet article un autre jour s’il me vient d’autres idées !

Méfiez-vous, l’ennemi n’est pas toujours celui que l’on croit,

Paper

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