Signé Poète X – Elizabeth Acevedo

Bonjour ! Aujourd’hui je vous parle d’un autre roman en vers : Signé Poète X écrit par Elizabeth Acevedo et publié en France chez Nathan et traduit de l’anglais par Clémentine Beauvais.

Roman en vers • Religion • Slam • Recherche de soi

Résumé : Xiomara, 15 ans, vit à Harlem. Entre le lycée et le regard omniprésent des garçons sur son corps et la maison où sa mère lui demande d’être la plus invisible possible, elle étouffe en silence. Son seul moyen d’évasion, c’est le carnet offert par son jumeau à son anniversaire, où elle écrit sans s’arrêter tout ce qu’elle ressent. Et un jour, un club de slam va s’ouvrir dans son lycée …

Encore un roman en vers, mais très différent de ceux de Sarah Crossan, ou même de celui de Clémentine Beauvais que j’ai pu lire. Elizabeth Acevedo a vraiment un style très chantant, et la voix de Xiomara se fait entendre dans un style proche du slam (évidemment), mais aussi sous la forme de son journal intime.

C’était une histoire que j’ai beaucoup aimée, touchante sous plein de points de vue. L’un des sujets principaux était la religion, que j’ai trouvé très bien abordé. Xiomara ne sait plus si elle croit encore vraiment en Dieu, ni même si elle a encore envie d’y croire, mais enfermée par sa mère, elle n’a pas vraiment le choix. C’est une interprétation personnelle, mais j’ai eu cette impression en lisant ce roman, que ce n’était pas vraiment contre Dieu que Xiomara se révoltait, mais plus contre tout ce qu’on avait essayé de lui mettre dans la tête et demandé d’assimiler gentiment sans se poser aucune question. Ainsi, sa rage contre son enfermement et contra sa mère est en quelque sorte « transférée » vers la religion, car c’est une cible plus claire et plus facile à critiquer que ses propres parents. Mais c’est juste une interprétation, si vous avez lu ce roman, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires ça m’intéresse ! Comme preuve de ça, j’ai trouvé la fin très apaisée par rapport au sujet de la religion, ce qui m’a d’ailleurs un peu étonnée. Mais on reparlera de la fin un peu plus tard.

J’ai trouvé l’évolution de Xiomara particulièrement puissante. Au début, elle n’est que colère et rage contenue, puis sa rencontre avec Aman va la propulser, cette fois ci, elle ne va pas se laisser faire. Elle évolue au fur et à mesure du livre, passant par différents états, de la colère à l’indignation, pour réussir à la fin à trouver sa voix, et à trouver un moyen d’être apaisée grâce au chemin qu’elle aura parcouru.

J’ai trouvé le personnage de la mère de Xiomara très intéressant et très touchant aussi. Comme on la voit à travers les yeux de sa fille, évidement on la déteste, on est en colère contre elle, on la trouve excessive, on aimerait qu’elle laisse Xiomara respirer ! Mais quand on lit à travers les lignes, on voit aussi toute l’affection que Xiomara a envers sa mère, combien elle aimerait retrouver celle qu’elle a connu dans son enfance, celle qui les emmenait elle et son jumeau à la patinoire le jour de leur anniversaire. On comprend que finalement, il s’agissait d’une femme qui ne voulait pas se marier, mais qui n’a pas vraiment eu le choix, une femme qui est devenue mère sans forcément savoir quoi en faire, une femme qui vit dans un pays dont elle ne parle pas très bien la langue. Ça ne l’excuse évidemment pas mais ça peut expliquer. Et la fin lui donne une chance de renouer avec sa fille. La fin. On en reparlera plus tard, j’ai dis.

Le slam, ensuite. Le sujet a évidement son importance, mais finalement n’entre en jeu qu’à plus de la moitié du roman. Dès le début du roman, il y ce club de slam créé par sa professeure Ms. Galiano, mais même si elle est attirée, Xiomara va toujours faire en sorte de ne pas y aller. Quand elle finit enfin par y aller, on sent dans ses mots qu’elle se sent enfin à sa place. Et la description finale du concours de slam est vraiment super.

Bon allez, parlons de la fin. Mes sentiments à ce propos sont assez mitigés. D’un côté, je la trouve très belle, très juste, et Xiomara mérite une fin pareille, elle mérite une discussion avec ses parents, le début d’une probable stabilité. MAIS. Je ne la trouve pas réaliste. Ainsi, une discussion avec le pasteur (que j’aime beaucoup d’ailleurs) et un concours de slam et tout change ? Je suis heureuse de cette fin joyeuse, parce-que les personnages la méritent, mais en même temps ça sonne irréaliste.

En résumé, une histoire puissante, avec des personnages forts, même si aucun autre de ses romans sont publiés en France, j’aimerai beaucoup lire d’autres romans de cette autrice pour continuer à découvrir son style. Je le conseille vraiment pour tout le monde, c’est une histoire assez universelle.

Ne baissez jamais les bras,

Paper

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