Lady Helen – Alison Goodman

J’ai terminé il y a peu de temps la trilogie Lady Helen d’Alison Goodman, sortie en France chez Gallimard Jeunesse, et les trois tomes (plus la nouvelle) ont été de très bonnes lectures, alors parlons en !

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Régence • 19ème siècle anglais • Fantastique

Résumé : 1812. Lady Helen, jeune fille de la noblesse, va bientôt faire son entrée dans le monde. Mais des phénomènes étranges font leur apparition, et Lady Helen va faire la rencontre de Lord Carlston, qui va lui apprendre l’existence de créatures, les Abuseurs, qu’il combat auprès du Club des Mauvais Jours.

Tome 1 : Le Club des Mauvais Jours

Le premier tome a été un énorme coup de cœur. Je l’ai lu un peu par hasard, je vous épargne l’histoire de comment je suis tombée sur ce roman, mais sachez que j’ai tout de suite adoré. Il faut dire que tout y était pour me plaire : l’Angleterre du 19ème siècle, avec une ambiance de salons, de bals et de mariage à la Jane Austen, une intrigue amoureuse super intéressante, et un poil de fantastique. Mais soyons honnête : le fantastique, ce n’est clairement pas le point le plus fort de Lady Helen. Ce qui est passionant, c’est à quel point l’autrice réussit à nous plonger dans cette époque. A la fin du roman, elle explique toutes les recherches qu’elle a faites pour comprendre le mieux possible la Régence, et c’est impressionnant et passionnant. Pour les personnages, les plus intéressants sont évidement Helen et Carlston, qui sont tous les deux très bien construits et hauts en couleur. On s’identifie très vite à Lady Helen, qui est un personnage fort, elle est attachante, drôle, elle a un sens de l’ironie très chouette, mais en même temps elle reste une femme de son temps, j’ai apprécié le fait qu’elle ne remette pas en cause le fait qu’une femme doive se marier par exemple, car ça aurait presque été un anachronisme vu son rang et son éducation qu’elle pense autrement.

Tome 2 : Le Pacte des Mauvais Jours

Ce deuxième tome est celui que j’ai le moins aimé des trois, pour la simple raison que le fantastique y prend une place bien plus importante, ce qui met eau second plan tout ce que j’avais tant aimé dans le premier tome (l’ambiance de l’Angleterre de la Régence). C’est en soi un choix logique pour l’intrigue, qui a besoin d’avancer, et ce avec les éléments fantastiques, donc ce n’est pas une critique que je fais, mais d’un point de vue purement personnel, ce n’est pas ce que j’aimais le plus. Le grand point fort de ce tome, c’est bien sûr l’évolution de la relation amoureuse entre Lady Helen et Lord Carlston, qui atteint un point fort, et la découverte de nouveaux personnages comme le Duc de Selburn, et la formation d’un triangle amoureux entre les trois, qui ajoute des interrogations, notamment pour Lady Helen, qui doit être aux yeux du monde une jeune fille respectable qui suit les normes sociales, mais qui d’un autre côté ne peut pas se permettre de se marier à cause de sa mission auprès du Club des Mauvais Jours. Ha oui, et la fin est TERRIBLE, et ça a été très dur de devoir attendre la sortie du tome 3 en France.

Tome 3 : L’Ombre des Mauvais Jours

Le tome dont je me rappelle le mieux, puisque je l’ai lu très récemment ! Un tome qui réunit pour moi parfaitement le fantastique avec l’ambiance de la Régence. Le plus gros problème pour moi, c’est le combat final, que j’ai trouvé assez facile, j’avais deviné qui étaient les antagonistes relativement vite, en même temps, pour un d’entre eux, il ne pouvait pas se passer autre chose sans toucher au Happy end. Le fantastique marche toujours aussi moyennement avec moi dans cette saga (oups). Disons qu’à un moment Helen doit montrer qu’elle est capable d’être une bonne maîtresse de maison, et on la voit donner des ordres aux domestiques, prévoir un menu … Bon, c’est vrai que quand voir une fille choisir la couleur des rideaux te paraît plus intéressant que les évènements fantastiques, il faut se poser des questions ! En fait, il n’y a aucun problème avec l’univers fantastique, qui est en soi assez bon, mais à côté de tout l’univers autour, ces éléments fantastiques paraissent assez palots. La fin est pas mal, mais un peu décevante de par sa facilité, mais nos deux amoureux sont ensemble, et ça c’est le principal haha. J’oublie de préciser que ce roman est absolument énorme, et que je l’ai englouti en deux coups, je ne pouvais juste pas m’arrêter. D’ailleurs d’habitude les histoires d’amour impossible ont tendance à m’agacer, car souvent le fameux « impossible » est très facilement passable, mais ici, les deux protagonistes ne peuvent pas être ensembles pour des raisons vraiment évidentes, ils ne PEUVENT pas être ensemble, et c’est terrible !

Bonus : Le Charme des Mauvais Jours

Cette nouvelle raconte la rencontre de Lady Helen et Lord Carlston du point de vue de ce dernier. C’était une lecture sympa, un bon moyen de se remettre dans le bain avant de lire le troisième tome … Mais sans plus. Rien d’exceptionnel, rien de palpitant, je n’ai pas grand chose de plus à en dire, lisez la si vous voulez poursuivre un peu l’univers, mais ce n’est vraiment pas un must-have.

Avis général :

Le gros point fort de Lady Helen, c’est clairement cette ambiance qui nous fait plonger dans l’Angleterre de la Régence comme si on y était, qui donne envie de relire du Jane Austen, d’aller à des bals et de porter des corsets (ok, ça peut-être pas). La romance est aussi très réussie, les personnages principaux sont bien écrits et attachants, et surtout la plume d’Alison Goodman est vraiment super, elle parvient à nous donner envie de continuer, je ne pouvais lâcher aucun des trois tomes, ça se lit très vite et très bien. Je rêve d’une saga d’Alison Goodman uniquement sur une jeune fille dans la Régence, parce-qu’elle a plus que prouvé d’à quel point elle est capable d’écrire là-dessus !

Pour les aspects un peu plus négatifs, pour moi l’univers fantastique n’est pas assez abouti, ou du moins, il n’est pas assez immersif. Ce n’est clairement pas normal que je préfère l’univers de la Régence, alors même que c’est censé être « seulement » un fond historique aux évènements fantastiques. Je pense que si il n’y avait que le fantastique, je n’aurais clairement pas été aussi engagée dans l’histoire. Autre point négatif pour moi, les personnages secondaires. Si Lady Helen, Carlston et leurs deux Terrènes (qui sont grosso modo une aide pour eux pour les aider à lutter contre les Abuseurs) sont très bien développés et attachants, les autres personnages ne sont pas forcément très prenants, ce n’est pas qu’ils sont plats ou mal écrits, mais je ne saurais pas dire pourquoi, mais je n’ai réussi à m’attacher à aucun d’eux. Dans le troisième tome, un de ces personnages secondaires meurt (je ne vous dit évidement pas qui), et ça ne m’a juste pas touchée, c’était important pour l’intrigue, mais je n’ai ressenti aucune tristesse. Quand ces personnages étaient en danger, je n’avais pas eu peur pour eux.

En résumé, une très bonne trilogie malgré quelques petits défauts, que je conseille aux lecteurs de Jane Austen, aux amateurs de fantastique, et à des lecteurs adolescents.

Pour aller plus loin …