Âge tendre – Clémentine Beauvais

Aujourd’hui je vous parle du dernier roman de Clémentine Beauvais, sorti chez Sarbacane dans leur collection Exprim’ : Âge tendre. Et c’était … génial.

Rapport de stage • Feel good • Amitié

Résumé : La Présidente de la République a rendu obligatoire un stage d’un an entre la troisième et la seconde. Les vœux de Valentin ne sont pas respectés, et le voilà envoyé dans le Nord, dans un centre pour personnes âgées atteintes de démence fait pour reconstituer une ambiance des années 60. La première mission de Valentin consiste à envoyer une lettre d’excuse à une pensionnaire, pour lui annoncer la triste nouvelle : Françoise Hardy ne pourra pas venir chanter pour elle. Mais Valentin trouve que c’est bien trop cruel, il annonce donc que Françoise Hardy viendra ! Il a 10 mois pour trouver une solution à cet épineux problème …

Mes impressions sûr ce roman ont été : très positives.

Commençons par le format : le roman entier a été écrit comme s’il s’agissait du rapport de stage de Valentin, qui devait originellement faire 30 pages (« J’ai dépassé », écrit-il au début). C’est pour moi le grand point fort de ce roman, car on ne pourrait pas être plus proche de Valentin qu’à travers ce rapport de stage. Parfois j’oubliais que je lisais un roman, j’avais l’impression de vraiment lire les mots de Valentin ! Les notes de Valentin, qui commente ce qu’il a écrit un an auparavant apportent vraiment un plus au récit, ça rajoute aussi du suspense !

Valentin est un personnage extrêmement touchant, attachant, drôle (un peu malgré lui au début, puis de plus en plus). Il est très angoissé, et même si ce n’est jamais dit directement dans le roman, je pense même qu’il fait partie du spectre autistique (le terme « neurodisversité » est d’ailleurs plusieurs fois employé à son propos). Et le voir se découvrir, s’ouvrir pendant son stage est un vrai plaisir. J’adore sa passion soudaine et sincère pour Françoise Hardy et pour tout ce qui touche aux années 60, j’adore sa naïveté, j’adore le fait qu’il porte une robe sans se soucier des qu’en-dira-t-on, j’adore que tout le monde finisse par l’adorer, bref, je ne sais pas si vous avez compris, mais vraiment j’adore ce personnage. Il peut être agaçant aussi parfois, bien sûr, notamment sa réaction envers sa belle-mère qui est clairement exagérée, mais on sent qu’il s’adoucit aussi par rapport à ça. Une critique que j’avais écoutée disait qu’il n’était pas un personnage attachant du tout, qu’au contraire, Valentin était insupportable et assez détestable … Je ne comprends pas du tout ! Tout ce que je sais, c’est que pour moi, ce personnage a très très bien marché.

Autre point que j’ai beaucoup aimé : l’univers. Et par « l’univers », j’entends le monde dans lequel se déroule l’intrigue. On sait qu’on est dans un futur proche, avec une Présidente de la République qui a déjà fait deux mandats et qui a un prénom « un peu exotique » , où un service civique obligatoire entre la troisième et la seconde existe depuis plusieurs années (le frère et la sœur de Valentin en ont déjà fait un), on sait que des centres comme l’unité Mnémosyne font débat, que la richesse de la France vient de son énergie nucléaire, que les voitures à pétrole sont interdites (sauf voitures de collections), d’ailleurs que le pétrole en général est interdit en Europe, que le Royaume-Uni n’existe plus car l’Angleterre est séparée des autres pays de la Grande Bretagne depuis 10 ans et c’est un pays pauvre, qui n’a plus de ressources naturelles, où tout le monde est végétarien, le gouvernement français est qualifié par un personnage de « gouvernement de gauche qui a une politique de gauche mais une économie de droite », que les Président.es peuvent cumuler plus de deux mandats, le coronavirus a existé mais semble mentionné au passé … Autant de petites informations glissées ça et là dans le roman, de manière anodine, qui n’ont pas de réel impact sur l’histoire … Mais qui permettent de visualiser ce futur proche que nous propose Clémentine Beauvais. Bref, c’est le genre de petites trucs que j’apprécie dans un roman : quand le contexte est posé mine de rien. D’ailleurs, théorie … Serait-ce le même « monde » (si j’ose dire) que dans Les petites reines ? Je pense que l’histoire se passe une quinzaine d’années après notre époque actuelle.

Bref, vous vous souvenez quand j’ai dit que Brexit Romance était mon roman préféré de Clémentine Beauvais ? Et bien … Il vient de se faire surclasser par Âge tendre.

Bref, j’ai adoré, j’ai beaucoup ri, j’ai envie de tout oublier pour y retourner … Bref, lisez Âge tendre !

Cher roman, comment te dire adieu … ?

Paper

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