Frankly in Love – David Yoon

Bonjour tout le monde ! (Je me rend compte que je dis « tout le monde alors que je n’ai aucune idée de combien de gens me lisent. Vous êtes peut-être 46. Vous êtes peut-être (plus probablement) 2. Peu importe, je m’amuse à écrire, et cette parenthèse devient beaucoup trop longue.) Aujourd’hui je vais parler d’une très bonne lecture : Frankly in Love de David Yoon sorti en France en 2020 chez Albin Michel.

Racisme • Amour • Famille

Résumé : Frank Li a grandi aux États-Unis, mais ses parents sont des immigrés d’origine coréenne. Ils sont très conservateurs, et ils n’ont qu’une règle à propos de la vie amoureuse de leur fils : sa petite amie sera coréenne. Sauf que Frank Li tombe fou amoureux de Britt, qui est blanche. Bien décidé à vivre sa vie amoureuse comme il l’entend, il décide de simuler une fausse relation avec Joy, une jeune fille d’origine coréenne dans la même situation que lui, afin de pouvoir librement vivre son amour avec Britt. Mais les choses risquent de ne pas se passer comme prévu …

Depuis que ce livre est sorti, je le voyais partout et il me faisait très envie. Quand je l’ai vu à la médiathèque de ma ville, je n’ai donc pas hésité, j’ai foncé ! Et je n’ai pas été déçue !

Commençons par les sujets qui fâchent pour s’en débarrasser. J’ai eu un peu de mal avec certains personnages, comme Britt. On ne sait au final pas grand chose d’elle : elle est décrite comme belle, intelligente et drôle. Au final, je trouve que c’est assez flou, et elle reste un personnage très superficiel (non pas dans sa personnalité mais dans son traitement). On se sait finalement pas vraiment ce qui fait que Frank Li tombe amoureux d’elle. Un autre aspect négatif pour moi, c’est certaines révélations finales que j’avais vues venir à mille kilomètres. Mais ce n’était pas non plus extrêmement dérangeant.

Entrons maintenant dans le vif du sujet. Le roman aborde de nombreux sujets très importants et toujours de manière intelligente. Je ne veux rien spoiler, mais des sujets comme le racisme banalisé, ce que je vais appeler « la culpabilité blanche » face au racisme, c’est à dire le fait de se sentir coupable de ses privilèges sont abordés toujours très intelligemment et sans jugement. Le roman m’a beaucoup fait réfléchir, notamment à travers le personnage de Britt. Les parents de Frank étant très racistes envers les non-coréens, l’adolescent ne veut pas leur présenter Britt de peur qu’ils ne fassent des remarques blessantes à son propos, voire pire. Mais comme l’explique Frank, même si Britt se prenait dans le cadre de la maison de Frank des remarques racistes, il lui suffirait de sortir dehors pour redevenir privilégiée, et ça, même si bien entendu Britt n’en a aucune envie, c’est un fait. Bref, plein de thèmes liés au racisme toujours expliqués avec des mots simples, j’ai vraiment trouvé ça très intelligent. Sans oublier que le racisme des parents de Frank n’est pas, comme j’en avais un peu peur au début, juste un prétexte pour pousser la romance, c’est un vrai enjeu, puisque la sœur de Frank Li s’est fait renier de la famille pour avoir osé aimer un homme noir. Pas étonnant qu’il ai si peur de la réaction de ses parents.

Et à contrario, les parents de Frank ne sont pas non plus montrés comme des humains sans cœur, leur histoire, que l’on découvre petit à petit, par touches dans le roman, sans que le lecteur ai forcément les réponses à toutes ses questions (c’est une bonne chose), ils sont même très touchants par moments. Et ils ont une vraie évolution, tout en lenteur, mais certaine. Et au fur et à mesure que Frank Li prend la peine de s’intéresser à ses parents, on les découvre aussi.

D’autres sujets graves sont traités, comme le cancer et le rapport à la maladie, et le lien que l’on entretient avec ses proches.

Bon allez, il faut bien en parler. Parlons de la romance. Si vous avez lus plus d’un roman d’amour dans votre vie, vous avez compris dès le résumé que Frank et Joy vont finir par s’enticher l’un de l’autre. Leur relation à tous les deux est vraiment adorable, très équilibrée je trouve.

Enfin, et ce n’est pas rien : l’humour. Malgré tous les thèmes difficiles abordés, le roman reste très drôle, notamment grâce à un duo d’enfer : Frank et son meilleur ami, qui ont de super interactions.

La fin laisse un petit goût d’inachevé, « tout ça pour ça » ? Mais elle n’est pas non plus extrêmement gênante.

Si je devais résumer, lisez Frankly in Love, car tout en lisant sur des sujets importants, vous passerez un très bon moment.

Pour aller plus loin :

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